Entre les fortes chaleurs et les orages répétés apportant une humidité régulière, la prolifération des moustiques a largement été favorisée dans toute la France et, tout comme les villes alentour, Ludon-Médoc, en raison des nombreuses zones humides (marais, jalles, etc.) qui l’entourent, en est particulièrement affectée.
Nous recevons depuis quelques jours de nombreux messages concernant la présence massive de moustiques sur la commune et la démoustication. En préambule, nous précisons que la municipalité a déjà travaillé avec une entreprise proposant des solutions pour l’espace public, or celles-ci ne s’avèrent pas vraiment efficaces. Cette même société propose par ailleurs des solutions individuelles.
L’Agence Régionale de Santé a été interrogée sur l’opportunité d’une démoustication et nous vous communiquons les principaux éléments de réponse.
Le moustique tigre est déjà bien implanté en Gironde et les conditions météorologiques lui sont actuellement trop favorables. Les solutions à ce jour demandent une mobilisation de tous, difficile à mettre en place.
[ Concernant la démoustication ]
L’ARS ne fait pas de traitement de ce type, pour au moins deux raisons (outre l’impact sur la faune environnante et le coût) :
- D’abord, un traitement adulticide ponctuel n’aura pas l’efficacité attendue (celle d’éradiquer les moustiques), car il ne supprimerait que les insectes « volants » ; une part non négligeable persiste sous forme d’œufs ou de larves, présentes pour plus de 80% dans les espaces privés (jardins, gouttières, sous les terrasses…). En l’espace de quelques jours, et en l’absence d’action sur les gîtes larvaires, la population de moustiques sera complétement régénérée ;
- La deuxième raison est la plus importante du point de vue sanitaire :
Les traitements sont strictement réservés à l’utilisation en cas de passage d’une personne virémique (c’est-à-dire qui porte un virus dans son sang). Ces personnes sont porteuses d’un « arbovirus », en l’occurrence un virus transmissible par le moustique tigre (dengue, chikungunya ou zika). Dans la grande majorité des cas, ces personnes contractent ce virus lors d’un voyage dans une région du monde où, contrairement à la France Métropolitaine, ce type de maladie est bien présente. Autrement dit, il s’agit de cas « importés ».
Ces maladies étant à déclaration obligatoire, l’ARS en est informée. Dans ce type de situation, l’action vise avant tout à éviter que la maladie soit transmise. Il s’agit donc de cibler un maximum de moustiques qui auraient potentiellement pu se contaminer au contact de la personne virémique. Ces moustiques, par leurs caractéristiques de vol (150 mètres au maximum), sont concentrés sur une zone très restreinte, qui fait l’objet d’une intervention de lutte anti-vectorielle avec un traitement approprié.
Ce type d’intervention est par nature réservé à ces situations, afin d’éviter un risque de « foyer autochtone », c’est-à-dire que d’autres personnes contractent la maladie en Gironde.
En cas de répétition d’un traitement insecticide de grande ampleur pour d’autres motifs que le passage d’un cas, les moustiques tigres développeraient rapidement des résistances (comme c’est le cas d’espèces de moustiques dans les Antilles qui sont désormais résistants aux insecticides). Pour mettre toutes les chances de notre côté et donc pour protéger au mieux la population de ce type d’épidémies, l’utilisation de traitements insecticides en dehors des situations de présence de cas virémique n’est en aucun cas recommandée.
Les traitements d’élimination des moustiques mis en œuvre par l’ARS restent donc exceptionnels, et doivent répondre spécifiquement à une situation à risque de propagation d’une arbovirose ayant pour vecteur le moustique tigre.
À ce jour, en l’état actuel des connaissances, la suppression des gîtes larvaires dans les sphères privée et publique est la principale, voire l’unique, modalité de lutte envisageable à grande échelle contre le moustique tigre. L’ARS vous partage quelques conseils pour supprimer chez vous les lieux potentiels de ponte.
Téléchargez le mémo anti-moustique conçue par l’ARSAfin d’éliminer un maximum d’endroits sur le domaine public où l’eau peut stagner, les services techniques de la municipalité font preuve d’une grande vigilance pour assurer un bon écoulement des eaux pluviales et ainsi éviter le maintien de flaques qui pourraient héberger des larves de moustiques.
Une exposition ludique Sur la piste du moustique tigre, produite par la Fédération de pêche de la Gironde en partenariat avec l’ARS Nouvelle-Aquitaine et la Ville de Gradignan, est actuellement disponible à l’accueil de la mairie. Nous remercions le PNR Médoc et la Fédération de pêche pour le prêt de cette exposition.